La Bataille de Khaybar : Une victoire décisive

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Au nord de Médine, à environ 150 kilomètres, se dressaient les imposantes forteresses de Khaybar, véritables bastions militaires abritant l'une des plus puissantes communautés juives d'Arabie. Après le traité de Hudaybiya et la trêve conclue avec Quraysh, le Prophète Muhammad ﷺ tourna son attention vers cette menace persistante qui n'avait cessé de conspirer contre la jeune communauté musulmane. L'expédition de Khaybar, menée en l'an 7 de l'Hégire, allait devenir l'une des campagnes les plus mémorables de l'histoire islamique, révélant le courage légendaire de Ali ibn Abi Talib qu'Allah l'agrée, la stratégie militaire exceptionnelle du Prophète ﷺ, et marquant une victoire décisive qui changerait à jamais l'équilibre des forces en Arabie. Plongeons dans ce récit épique, guidés par les versets coraniques et les hadiths authentiques qui ont immortalisé ces événements extraordinaires.

Les Préparatifs et le Contexte de l'Expédition

L'expédition de Khaybar ne fut pas une simple campagne militaire improvisée, mais une réponse stratégique mûrement réfléchie face à une menace persistante. Pour comprendre pleinement les événements, il convient d'examiner le contexte qui précéda cette bataille décisive.

Après la signature du traité de Hudaybiya en l'an 6 de l'Hégire, qui établit une trêve de dix ans avec les Qurayshites de La Mecque, le Prophète Muhammad ﷺ put enfin se concentrer sur d'autres menaces pesant sur la communauté musulmane. Les Juifs de Khaybar représentaient depuis longtemps un danger considérable. Ils avaient joué un rôle crucial dans l'instigation de la bataille des Coalisés (Al-Ahzab), encourageant les tribus arabes à se liguer contre Médine.

Les habitants de Khaybar vivaient dans une oasis fortifiée composée de plusieurs forteresses imprenables, bénéficiant de ressources importantes et d'un armement conséquent. Ils entretenaient des relations hostiles avec les musulmans et continuaient leurs complots même après l'expulsion des Banu Qaynuqa, des Banu Nadir et l'élimination des Banu Qurayza de Médine.

Le Prophète ﷺ prit la décision de marcher sur Khaybar au mois de Muharram de l'an 7 de l'Hégire, soit en mai 628. Selon les sources historiques basées sur les hadiths, il mobilisa environ 1 400 à 1 600 combattants musulmans, accompagnés de leurs montures et équipements.

Un aspect remarquable de cette expédition concerne la participation exclusive de ceux qui avaient été présents à Hudaybiya. Le Prophète ﷺ avait annoncé que seuls ceux qui avaient accompli le voyage de Hudaybiya pourraient participer à l'expédition de Khaybar. Cette décision était une forme de récompense et de reconnaissance pour leur loyauté lors de ce moment difficile.

Allah ﷻ évoque d'ailleurs les butins de Khaybar dans le Coran : {Certes, Allah a été satisfait des croyants quand ils t'ont prêté le serment d'allégeance sous l'arbre. Il a su ce qu'il y avait dans leurs cœurs, et a fait descendre sur eux la quiétude, et Il les a récompensés par une victoire proche, ainsi qu'un abondant butin qu'ils ramasseront}Sourate Al-Fath - Versets 18-19

Ce verset fait référence au serment d'allégeance de Hudaybiya (Bay'at ar-Ridwan) et à la "victoire proche" qui désigne, selon l'interprétation majoritaire des exégètes, la conquête de Khaybar qui suivit peu après.

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Le Départ et la Marche vers Khaybar

Le Prophète Muhammad ﷺ organisa le départ avec une planification minutieuse. L'armée musulmane quitta Médine en empruntant une route qui évitait les zones habitées par des tribus potentiellement hostiles. Le Messager d'Allah ﷻ voulait préserver l'effet de surprise et arriver à Khaybar avant que ses habitants ne puissent se préparer ou demander des renforts.

Durant la marche, le Prophète ﷺ confia l'étendard à différents compagnons qu'Allah les agrée. Cette rotation permettait d'honorer plusieurs d'entre eux tout en maintenant une organisation militaire efficace.

Selon un hadith authentique, lorsque l'armée approcha de Khaybar, le Prophète ﷺ s'arrêta entre Khaybar et Ghatafan, une tribu puissante qui entretenait des liens d'alliance avec les Juifs de Khaybar. Cette manœuvre stratégique visait à empêcher les Ghatafan de venir en aide aux assiégés. En se positionnant entre les deux, les musulmans formaient un rempart rendant toute assistance extérieure extrêmement risquée.

L'armée arriva aux abords de Khaybar en fin de journée. Le Prophète ﷺ ordonna de ne pas attaquer immédiatement, suivant sa pratique constante de ne jamais lancer d'assaut nocturne. "Lorsque nous arrivions dans une localité pendant la nuit, nous n'attaquions pas avant l'aube, nous attendions : si nous entendions l'appel à la prière, nous nous abstenions [d'attaquer], et si nous ne l'entendions pas, nous attaquions"Rapporté par Al-Bukhari, n°610

Ce hadith illustre parfaitement la noble éthique militaire islamique : donner une dernière chance aux adversaires d'embrasser l'Islam avant tout affrontement, et ne jamais attaquer de manière sournoise pendant la nuit.

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Le Début des Hostilités

À l'aube, les habitants de Khaybar sortirent de leurs forteresses, comme à leur habitude, pour se rendre à leurs champs et palmeraies. Quelle ne fut pas leur stupeur de découvrir l'armée musulmane déployée devant leurs portes ! Anas ibn Malik qu'Allah l'agrée rapporte ce moment mémorable : "Le Prophète ﷺ se rendit à Khaybar de nuit. Quand il arrivait près d'un peuple en voulant les attaquer, il ne les attaquait pas avant le lever du jour. Lorsque le jour se leva, les Juifs sortirent avec leurs outils et leurs paniers. Quand ils virent le Prophète ﷺ, ils s'écrièrent : "Muhammad, par Allah ! Muhammad et son armée !" Ils retournèrent précipitamment dans leurs forteresses. Le Prophète ﷺ leva alors ses mains et dit : "Allah est le Plus Grand ! Khaybar est détruite ! Quand nous descendons sur le territoire d'un peuple, quel mauvais matin pour ceux qui ont été avertis !"Rapporté par Al-Bukhari, n°4198

Ce hadith capture l'instant précis où la surprise fut totale pour les habitants de Khaybar. Leur cri de détresse « Muhammad et son armée ! » résonna comme un signal d'alarme, et tous se précipitèrent vers leurs forteresses pour s'y barricader.

La stratégie du Prophète ﷺ était claire : assiéger les forteresses une par une, en commençant par les plus vulnérables, et progresser méthodiquement jusqu'à la soumission complète de Khaybar. Cette oasis fortifiée comptait plusieurs citadelles principales réparties en deux zones : An-Natat et Ash-Shiqq au sud, qui constituaient la première ligne de défense, et Al-Katiba au nord, formant le dernier bastion.

Les premières forteresses attaquées furent celles d'An-Natat. Les musulmans engagèrent le siège avec détermination, mais les fortifications étaient redoutables. Les Juifs de Khaybar étaient réputés pour leur excellence dans l'art de la guerre et disposaient d'armes sophistiquées pour l'époque.

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Le Courage Légendaire de Ali ibn Abi Talib

Parmi tous les moments héroïques de la bataille de Khaybar, celui qui est resté gravé dans la mémoire collective musulmane est sans conteste l'exploit extraordinaire de Ali ibn Abi Talib qu'Allah l'agrée lors de la prise de la forteresse de Qamus, considérée comme la plus imprenable de toutes.

Le Prophète ﷺ avait confié l'étendard à différents compagnons qu'Allah les agrée durant les premiers jours du siège, mais les assauts successifs ne parvenaient pas à percer les défenses ennemies. C'est alors que le Messager d'Allah ﷻ prononça ces paroles mémorables qui allaient immortaliser ce moment : "Demain, je donnerai certainement l'étendard à un homme qui aime Allah et Son Messager, et qu'Allah et Son Messager aiment. Allah accordera la victoire par ses mains"Rapporté par Al-Bukhari, n°4210

Cette annonce suscita une grande émulation parmi les compagnons qu'Allah les agrée. Chacun espérait être celui qui recevrait cet honneur exceptionnel et cette description élogieuse du Prophète ﷺ. Sahl ibn Sa'd qu'Allah l'agrée rapporte : "Le jour de Khaybar, le Messager d'Allah ﷺ dit : "Demain, je donnerai l'étendard à un homme par les mains duquel Allah accordera la victoire. Il aime Allah et Son Messager, et Allah et Son Messager l'aiment." Les gens passèrent la nuit en se demandant à qui il serait donné. Le lendemain matin, les gens se rendirent auprès du Messager d'Allah ﷺ, chacun espérant qu'il lui serait donné. Il dit : "Où est Ali ibn Abi Talib ?" On lui répondit : "Ô Messager d'Allah, il souffre des yeux." Il dit : "Envoyez quelqu'un le chercher." On l'amena et le Messager d'Allah ﷺ appliqua sa salive dans ses yeux et invoqua pour lui. Il fut guéri comme s'il n'avait jamais eu de mal. Il lui donna l'étendard"Rapporté par Al-Bukhari n°4210 et Muslim, n°2405

Ce hadith relate le miracle de la guérison instantanée de Ali qu'Allah l'agrée, qui souffrait d'une ophtalmie sévère, par la simple application de la salive bénie du Prophète ﷺ. Ce fut l'un des nombreux miracles tangibles accordés au Messager d'Allah ﷻ.

Avant de partir à l'assaut, Ali qu'Allah l'agrée demanda au Prophète ﷺ : "Ô Messager d'Allah, dois-je les combattre jusqu'à ce qu'ils deviennent comme nous ?" Le Prophète ﷺ répondit : ""Avance tranquillement jusqu'à ce que tu arrives sur leur territoire. Puis invite-les à l'Islam et informe-les de ce qu'Allah a rendu obligatoire pour eux comme droits. Par Allah, si Allah guide par toi ne serait-ce qu'un seul homme, cela vaudra mieux pour toi que de posséder des chameaux roux"Rapporté par Al-Bukhari, n°3009

Cette parole prophétique souligne une vérité fondamentale de l'éthique islamique en temps de guerre : l'objectif premier n'est jamais la destruction de l'ennemi, mais sa guidée vers la vérité. La conquête spirituelle prime toujours sur la victoire militaire.

Ali qu'Allah l'agrée s'élança vers la forteresse de Qamus avec une bravoure exceptionnelle. Les combats furent d'une intensité rare. Le champion de Khaybar, un guerrier redoutable nommé Marhab, sortit défier les musulmans. Il était connu dans toute l'Arabie pour sa force prodigieuse et son habileté au combat. Revêtu d'une armure complète et brandissant une épée immense, il lança son défi en récitant des vers vantant sa supériorité.

Ali qu'Allah l'agrée accepta le duel et s'avança à sa rencontre. Les deux guerriers s'affrontèrent dans un combat épique. Ali qu'Allah l'agrée parvint à porter un coup d'épée si puissant qu'il fendit le casque de Marhab, traversa son crâne et atteignit ses molaires. Le champion de Khaybar s'effondra, tué sur le coup.

Mais l'exploit le plus extraordinaire restait à venir. Lors de l'assaut final de la forteresse, un soldat ennemi réussit à faire tomber le bouclier de Ali qu'Allah l'agrée. Se retrouvant sans protection, le cousin du Prophète ﷺ se dirigea vers la lourde porte de la forteresse, l'arracha de ses gonds et s'en servit comme bouclier pour le reste de l'assaut !

Abu Rafi' qu'Allah l'agrée, qui était présent, témoigna de ce prodige : "J'étais avec Ali ibn Abi Talib quand le Prophète ﷺ lui confia l'étendard le jour de Khaybar. Lorsqu'il s'approcha de la forteresse, ses habitants sortirent et il les combattit. Un Juif le frappa et fit tomber son bouclier. Ali ibn Abi Talib prit alors une porte de la forteresse et s'en servit comme bouclier. Il la garda avec lui jusqu'à ce qu'Allah accorde la victoire. Puis il la jeta. Après la bataille, moi et sept autres hommes, nous avons essayé de retourner cette porte, mais nous n'avons pas pu"Rapporté par Ibn Ishaq dans As-Sirah

Cet exploit surhumain devint légendaire. Comment un homme seul avait-il pu soulever et manier comme bouclier ce que huit hommes réunis ne parvenaient pas même à retourner après la bataille ? C'était là une manifestation éclatante du soutien divin et de la force exceptionnelle qu'Allah ﷻ accorde à Ses serviteurs pieux dans les moments cruciaux.

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La Chute des Forteresses

Après la prise de la forteresse de Qamus par Ali qu'Allah l'agrée, le moral des défenseurs de Khaybar fut sérieusement ébranlé. La mort de leur champion Marhab et la chute de leur citadelle la plus fortifiée constituaient un coup terrible. Les musulmans, galvanisés par cette victoire éclatante, poursuivirent leur progression méthodique.

Les forteresses tombèrent les unes après les autres. Chaque siège nécessitait patience et courage, car les défenseurs résistaient avec l'énergie du désespoir, sachant que leur défaite signifiait la fin de leur hégémonie dans la région.

Durant ces combats, plusieurs compagnons qu'Allah les agrée se distinguèrent par leur bravoure. Le Prophète ﷺ participait lui-même à la direction des opérations, encourageant ses hommes et planifiant les assauts avec une intelligence stratégique remarquable.

Les habitants de Khaybar tentèrent à plusieurs reprises de négocier, mais leurs conditions étaient inacceptables pour les musulmans. Le Prophète ﷺ, tout en étant ouvert à la paix, ne pouvait accepter un accord qui laisserait subsister la menace que représentait cette enclave hostile.

Un incident tragique marqua cette phase de la bataille : l'empoisonnement du Prophète ﷺ. Après la prise de l'une des forteresses, une femme juive nommée Zaynab bint al-Harith prépara un agneau rôti qu'elle offrit au Prophète ﷺ et à ses compagnons qu'Allah les agrée. Elle avait empoisonné la viande, mettant une dose particulièrement forte dans l'épaule, sachant que c'était le morceau préféré du Messager d'Allah ﷻ.

Le Prophète ﷺ prit une bouchée mais la recracha immédiatement. Bishir ibn al-Bara' qu'Allah l'agrée, qui avait également mangé de cette viande, mourut peu après. Lorsque la femme fut amenée devant le Prophète ﷺ et interrogée, elle confessa : "Tu as fait à mon peuple ce que tu as fait. Tu as tué mon père, mon oncle et mon mari. Je me suis dit : "S'il est vraiment prophète, il sera informé, et s'il est roi, je me serai débarrassée de lui.""Rapporté par Abu Dawud, n°4512

Le Prophète ﷺ lui pardonna dans un premier temps, mais Bishir qu'Allah l'agrée mourut des suites de l'empoisonnement, et la loi du talion fut appliquée. Quant au Messager d'Allah ﷻ, bien qu'il ait survécu à cette tentative d'assassinat, les effets du poison continuèrent à l'affecter jusqu'à sa mort. Aïcha qu'Allah l'agrée rapporta : "Le Prophète ﷺ, durant sa maladie qui causa sa mort, avait l'habitude de dire : "Ô Aïcha, je ressens toujours la douleur causée par la nourriture que j'ai mangée à Khaybar, et maintenant je sens que c'est le moment où mon aorte va être coupée à cause de ce poison."Rapporté par Al-Bukhari, n°4428

Ainsi, le Prophète Muhammad ﷺ compta parmi les martyrs, ayant subi les effets d'un empoisonnement pour la cause d'Allah ﷻ, même si sa mort survint plusieurs années après l'incident.

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La Reddition Finale et les Négociations

Après la chute successive des forteresses et face à l'inéluctabilité de leur défaite totale, les derniers défenseurs de Khaybar demandèrent à négocier. Leurs chefs, menés par Kinanah ibn al-Rabi', demandèrent une audience avec le Prophète ﷺ pour discuter des conditions de leur reddition.

Le Prophète Muhammad ﷺ accepta de les recevoir. Les Juifs de Khaybar proposèrent alors un accord remarquable qui témoignait à la fois de leur pragmatisme et de leur attachement à leur terre : ils demandaient à pouvoir rester à Khaybar pour continuer à cultiver leurs terres, en échange de quoi ils verseraient la moitié de leur récolte annuelle aux musulmans.

Cette proposition présentait des avantages pour les deux parties. Les musulmans, essentiellement des Médinois n'ayant pas d'expérience approfondie de l'agriculture en milieu oasien, bénéficieraient des compétences agricoles des habitants de Khaybar sans avoir à mobiliser de main-d'œuvre. Les Juifs, quant à eux, conserveraient leurs terres et leurs moyens de subsistance.

Le Prophète ﷺ accepta cet arrangement avec une condition importante : "Nous vous laisserons sur cette terre tant qu'Allah nous laissera vous y laisser"Rapporté par Al-Bukhari, n°2338

Cette formulation indiquait que l'accord n'était pas éternel mais conditionnelle, et qu'il pourrait être révisé selon les circonstances futures et la volonté divine. Cette clause de révision s'avéra nécessaire quelques années plus tard, sous le califat de Omar ibn al-Khattab qu'Allah l'agrée, lorsque les Juifs de Khaybar furent accusés de complot et finalement expulsés vers la Syrie, conformément à la dernière volonté du Prophète ﷺ qui avait dit : "Faites sortir les juifs et les chrétiens de la péninsule arabique"Rapporté par Muslim, n°1767

Concernant le partage des terres, Allah ﷻ avait révélé des versets spécifiques concernant le butin de Khaybar, qui différait du butin de guerre habituel. Le Coran stipule : {Le butin provenant d'eux [les Banu Nadir] et qu'Allah a accordé sans combat à Son Messager, ne vous a donné droit à aucune expédition, ni à cheval, ni à chameau ; mais Allah donne à Ses messagers la domination sur qui Il veut et Allah est Omnipotent}Sourate Al-Hashr - Verset 6

Bien que ce verset concerne spécifiquement les Banu Nadir, le principe du "Fay'" (butin obtenu sans combat réel ou avec un combat minimal) fut appliqué également à Khaybar. Le Prophète ﷺ distribua les terres de Khaybar selon des règles spécifiques, privilégiant ceux qui avaient participé au pacte de Hudaybiya.

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L'Arrivée de Jafar ibn Abi Talib et des Musulmans d'Abyssinie

Alors que la victoire de Khaybar était acquise, un événement heureux vint compléter la joie des musulmans : l'arrivée de Ja'far ibn Abi Talib qu'Allah l'agrée, cousin du Prophète ﷺ et frère de Ali qu'Allah l'agrée, accompagné des musulmans qui s'étaient exilés en Abyssinie (Éthiopie) pour fuir les persécutions mecquoises.

Ces musulmans étaient partis plus de dix ans auparavant, lors de la première Hijra, et n'avaient pas pu participer aux événements majeurs qui avaient façonné la communauté musulmane : ni la Hijra vers Médine, ni les batailles de Badr, Uhud, ou la Tranchée. Leur retour à ce moment précis était providentiel.

Le Prophète ﷺ exprima une joie immense en voyant Ja'far qu'Allah l'agrée. Abu Musa al-Ash'ari qu'Allah l'agrée rapporte : "Nous avons reçu la nouvelle de la victoire de Khaybar alors que nous étions au Yémen. Nous avons pris un bateau et sommes arrivés tandis que le Prophète ﷺ était à Khaybar. Le Prophète ﷺ dit : "Pour vous, les gens du bateau, vous avez fait deux hijras, et pour Khaybar, il y a un butin""Rapporté par Al-Bukhari, n°4233

Le Messager d'Allah ﷻ embrassa Ja'far qu'Allah l'agrée sur le front, un geste d'affection exceptionnel qui témoignait de l'amour profond qu'il lui portait. Les musulmans d'Abyssinie furent inclus dans le partage des terres de Khaybar, bien qu'ils n'aient pas participé à la bataille elle-même, en reconnaissance de leur sacrifice lors de leur longue migration.

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Le Mariage avec Safiya bint Huyay

Parmi les captives de Khaybar se trouvait Safiya bint Huyay qu'Allah l'agrée, fille du chef des Banu Nadir et épouse de Kinanah ibn al-Rabi', l'un des leaders de Khaybar. Elle était d'une noble lignée.

Le Prophète ﷺ l'affranchit et lui proposa de l'épouser. Anas ibn Malik qu'Allah l'agrée raconte : "Le Prophète ﷺ resta trois nuits entre Khaybar et Médine pour consommer son mariage avec Safiya. J'ai invité les musulmans au repas de noces. Il n'y avait ni pain ni viande, mais il ordonna qu'on apporte les tapis de cuir sur lesquels on mit des dattes, du fromage séché et du beurre. Les musulmans se demandèrent : "Est-elle l'une des Mères des Croyants [ses épouses] ou ce qu'a possédé sa main droite [une concubine] ?" Ils dirent : "Si le Prophète ﷺ lui fait porter le voile, alors c'est l'une des Mères des Croyants, et s'il ne lui fait pas porter le voile, alors c'est ce qu'a possédé sa main droite." Quand il partit, il lui fit une place derrière lui et étendit le voile sur elle"Rapporté par Al-Bukhari, n°5159

Ce mariage avait une dimension stratégique et diplomatique importante. En épousant Safiya qu'Allah l'agrée, le Prophète ﷺ honorait une femme de noble lignée et créait un lien avec les tribus juives, facilitant potentiellement leur intégration future dans la société islamique.

Safiya qu'Allah l'agrée elle-même raconta plus tard qu'elle avait fait un rêve prémonitoire avant la conquête de Khaybar, dans lequel elle voyait la lune tomber dans son giron. Elle avait raconté ce rêve à son mari d'alors, qui l'avait giflée en disant : "Tu souhaites épouser le roi des Arabes !" Le rêve se réalisa lorsqu'elle devint l'épouse du Prophète ﷺ, sceau des prophètes et messagers.

Safiya qu'Allah l'agrée devint l'une des Mères des Croyants les plus respectées. Elle vécut après la mort du Prophète ﷺ jusqu'au califat de Mu'awiya qu'Allah l'agrée et fut connue pour sa piété, sa générosité et sa sagesse.

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Les Leçons Stratégiques et Spirituelles de Khaybar

La bataille de Khaybar n'était pas simplement une victoire militaire ; elle représentait une étape cruciale dans l'établissement de l'État islamique et comportait de nombreuses leçons stratégiques et spirituelles.

Sur le plan militaire, le Prophète ﷺ démontra une fois de plus son génie tactique. L'utilisation de l'effet de surprise, la division des forces ennemies en empêchant les Ghatafan d'intervenir, et l'approche méthodique consistant à prendre les forteresses une par une plutôt que de disperser les forces, témoignaient d'une compréhension profonde de l'art de la guerre.

L'éthique du combat fut rigoureusement respectée. Malgré la trahison antérieure des Juifs de Khaybar et leur rôle dans l'instigation de la bataille des Coalisés qui avait failli détruire Médine, le Prophète ﷺ ne chercha ni vengeance aveugle ni massacre. Il offrit d'abord la paix, et après la victoire, accepta un arrangement permettant aux vaincus de conserver leurs moyens de subsistance.

Allah ﷻ mentionne cette victoire comme une récompense pour les croyants qui avaient fait preuve de fidélité : {Il vous a promis un abondant butin que vous prendrez, et Il a hâté pour vous celle-ci, et repoussé de vous les mains des gens, afin que tout cela soit un signe pour les croyants et qu'Il vous guide dans un droit chemin}Sourate Al-Fath - Verset 20

Sur le plan économique, Khaybar transforma la situation matérielle de la communauté musulmane. Médine, qui avait souffert de pénuries alimentaires et de difficultés économiques depuis l'Hijra, bénéficia soudain de ressources abondantes. Les palmeraies fertiles de Khaybar produisaient des dattes en quantité, et l'oasis était également riche en orge et autres productions agricoles.

Abdullah ibn Umar qu'Allah l'agrée rapporta : "Nous ne nous sommes rassasiés qu'après Khaybar"Rapporté par Al-Bukhari, n°4242

Cette simple phrase illustre l'impact économique considérable de cette victoire. Les musulmans, qui avaient vécu dans la précarité pendant des années, connurent enfin la sécurité alimentaire.

Sur le plan spirituel, Khaybar enseigna plusieurs leçons fondamentales. La première est l'importance de la sincérité dans l'amour d'Allah ﷻ et de Son Messager ﷺ. La déclaration du Prophète ﷺ concernant Ali qu'Allah l'agrée – « un homme qui aime Allah et Son Messager, et qu'Allah et Son Messager aiment » – établit un critère clair de la valeur d'un croyant : non pas ses exploits personnels, mais la sincérité de son amour pour Allah ﷻ et Son Prophète ﷺ.

La deuxième leçon est la priorité de la guidance sur la victoire militaire. Quand Ali qu'Allah l'agrée demanda au Prophète ﷺ comment il devait combattre, la réponse fut claire : d'abord inviter à l'Islam, ensuite seulement combattre si nécessaire. Le Prophète ﷺ affirma que la guidance d'un seul homme valait mieux que les richesses matérielles les plus précieuses.

La troisième leçon concerne le soutien divin. Les exploits surhumains de Ali qu'Allah l'agrée, soulevant la porte de la forteresse, ou la guérison miraculeuse de son ophtalmie, rappelaient aux croyants qu'avec Allah ﷻ, l'impossible devient possible. {Si Allah vous soutient, nul ne peut vous vaincre}Sourate Ali-Imran - Verset 160

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Les Conséquences à Long Terme

La victoire de Khaybar eut des répercussions considérables qui dépassèrent largement le cadre immédiat de la bataille elle-même.

Premièrement, elle établit définitivement l'autorité musulmane dans la région du Hijaz. Après Khaybar, aucune force locale ne pouvait plus défier sérieusement le pouvoir grandissant de l'État islamique basé à Médine. Les tribus bédouines qui avaient hésité à reconnaître l'autorité du Prophète ﷺ commencèrent à envoyer des délégations pour offrir leur allégeance.

Deuxièmement, la prospérité économique qui résulta de Khaybar permit aux musulmans de se concentrer sur d'autres objectifs stratégiques. L'année suivante, en l'an 8 de l'Hégire, le Prophète ﷺ put mobiliser une armée de 10 000 hommes pour la conquête de La Mecque, une force impensable quelques années auparavant.

Troisièmement, le traitement relativement clément des vaincus de Khaybar établit un précédent important pour les futures conquêtes islamiques. Le modèle de la dhimma (protection des non-musulmans sous autorité islamique moyennant un tribut) qui se développa par la suite trouvait ses racines dans des arrangements comme celui de Khaybar.

Quatrièmement, sur le plan de la da'wa (l'appel à l'Islam), Khaybar démontra la supériorité du message islamique non seulement spirituellement, mais aussi dans sa capacité à créer une société cohésive et victorieuse. Des tribus entières embrassèrent l'Islam dans les mois qui suivirent, impressionnées par la victoire musulmane et par la noblesse du traitement réservé aux vaincus.

Le Prophète ﷺ envoya des lettres aux dirigeants des grandes puissances de l'époque (Byzance, Perse, Égypte, Abyssinie) après Khaybar, les invitant à l'Islam. Cette démarche diplomatique audacieuse n'aurait pas été possible sans la position de force établie par des victoires comme celle de Khaybar.

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Le Partage du Butin et la Justice

Le Prophète Muhammad ﷺ accorda une attention particulière au partage équitable du butin de Khaybar, établissant des principes de justice distributive qui serviraient de modèle pour les générations futures.

Contrairement aux butins de guerre classiques qui étaient divisés entre tous les combattants, Khaybar fut considérée comme un "Fay'" (bien acquis sans combat majeur), ce qui donnait au Prophète ﷺ une plus grande latitude dans sa distribution. Il divisa les terres en dix-huit parts et les distribua selon un système précis.

Les participants au pacte de Hudaybiya eurent la priorité, comme Allah ﷻ l'avait promis dans le Coran. Cependant, le Prophète ﷺ montra une générosité remarquable envers ceux qui étaient absents pour des raisons légitimes. Les musulmans d'Abyssinie qui arrivèrent après la bataille reçurent leur part, de même que certains compagnons qu'Allah les agrée qui avaient été envoyés en mission ailleurs.

Le Prophète ﷺ alloua également des portions aux femmes qui avaient accompagné l'expédition pour soigner les blessés et soutenir les combattants. Umm Salama qu'Allah l'agrée, l'une des épouses du Prophète ﷺ qui était présente, reçut sa part du butin, établissant ainsi un précédent reconnaissant la contribution des femmes aux efforts de guerre.

Les familles des martyrs furent également prises en compte. Ceux qui étaient tombés durant la bataille ou qui avaient succombé à leurs blessures, comme Bishir ibn al-Bara' qu'Allah l'agrée mort empoisonné, leurs parts furent remises à leurs héritiers.

Cette justice distributive illustrait un principe coranique fondamental : {Afin que cela [le butin] ne circule pas uniquement parmi les riches d'entre vous}Sourate Al-Hashr - Verset 7

Le Prophète ﷺ veillait à ce que la richesse soit redistribuée dans la société et ne se concentre pas entre les mains d'une élite. Khaybar permit de subvenir aux besoins des pauvres parmi les Muhajiroun (émigrés mecquois) et les Ansar (auxiliaires médinois), renforçant ainsi la cohésion sociale de la communauté.

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Les Héros Méconnus de Khaybar

Si Ali ibn Abi Talib qu'Allah l'agrée demeure le héros le plus célèbre de Khaybar, de nombreux autres compagnons qu'Allah les agrée se distinguèrent par leur courage et leur dévouement durant cette expédition.

Parmi eux, Abu Dujana qu'Allah l'agrée, déjà légendaire depuis la bataille d'Uhud où il s'était illustré en protégeant le Prophète ﷺ de son propre corps, continua de démontrer sa bravoure exceptionnelle à Khaybar.

Al-Zubayr ibn al-Awwam qu'Allah l'agrée, le cousin du Prophète ﷺ et l'un des dix à qui le Paradis fut promis de leur vivant, mena plusieurs assauts décisifs contre les forteresses ennemies.

Muhammad ibn Maslama qu'Allah l'agrée, qui avait participé à l'élimination de Ka'b ibn al-Ashraf, se distingua une fois de plus par son courage et sa loyauté indéfectible au Prophète ﷺ.

Parmi les femmes, Umm Ayman qu'Allah l'agrée, la nourrice du Prophète ﷺ qui l'avait accompagné depuis son enfance, était présente pour soigner les blessés. Malgré son âge avancé, elle n'hésita pas à participer à cette expédition difficile, donnant l'eau aux combattants assoiffés et réconfortant les blessés.

Nusayba bint Ka'b (Umm Ammarah) qu'Allah l'agrée, l'héroïne d'Uhud qui avait protégé le Prophète ﷺ au péril de sa vie, était également présente à Khaybar, continuant sa tradition de bravoure au service de l'Islam.

Ces compagnons qu'Allah les agrée, hommes et femmes, illustraient la diversité et la richesse de la communauté musulmane. Chacun apportait ses talents uniques au service de la cause commune, créant une synergie qui expliquait en grande partie les succès répétés de cette communauté malgré son infériorité numérique et matérielle initiale.

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L'Héritage de Khaybar dans la Conscience Musulmane

Khaybar occupe une place particulière dans la mémoire collective musulmane, au-delà de son importance historique objective. Cette bataille est devenue le symbole de plusieurs valeurs et principes centraux de l'Islam.

D'abord, elle symbolise la victoire de la foi sur la force matérielle. Les forteresses "imprenables" de Khaybar, ses guerriers expérimentés et ses ressources abondantes ne purent rien contre la détermination des croyants soutenus par Allah ﷻ. Cette leçon résonna à travers les siècles, rappelant aux musulmans que la vraie force réside dans la foi et non dans la supériorité militaire.

Ensuite, Khaybar incarne le courage héroïque incarné par Ali ibn Abi Talib qu'Allah l'agrée. Son exploit de soulever la porte de la forteresse est devenu légendaire, raconté de génération en génération, inspirant les jeunes musulmans à cultiver la force physique et spirituelle.

La prophétie du Messager d'Allah ﷺ – "Demain, je donnerai l'étendard à un homme qui aime Allah et Son Messager, et qu'Allah et Son Messager aiment" – est devenue l'une des citations les plus mémorisées et récitées du hadith, car elle établit le critère ultime de la valeur d'un musulman : l'amour mutuel entre le croyant et Allah ﷻ.

Khaybar représente également la magnanimité dans la victoire. Malgré les trahisons passées et les complots des Juifs de Khaybar contre Médine, le Prophète ﷺ accepta un accord leur permettant de rester sur leurs terres. Cette clémence illustrait l'éthique islamique qui privilégie la justice sur la vengeance.

Sur le plan économique, "après Khaybar" est devenu une expression signifiant l'abondance après la pénurie, la prospérité après les difficultés. Lorsque les musulmans disent qu'ils ne se sont "rassasiés qu'après Khaybar", ils évoquent non seulement un fait historique mais aussi une vérité spirituelle : après l'épreuve vient le soulagement.

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Les Derniers Jours à Khaybar

Avant de retourner à Médine, le Prophète Muhammad ﷺ passa plusieurs semaines à Khaybar pour organiser l'administration de cette nouvelle terre musulmane et finaliser les arrangements avec ses habitants.

Il nomma des administrateurs pour superviser le partage des récoltes et s'assurer que l'accord conclu soit respecté par les deux parties. Abdullah ibn Rawaha qu'Allah l'agrée fut l'un de ceux désignés pour cette tâche. Il était connu pour son équité et son intégrité, qualités essentielles pour une mission aussi délicate.

Les Juifs de Khaybar reconnurent plus tard l'honnêteté exceptionnelle de ces administrateurs musulmans. Dans un hadith rapporté, ils dirent : "Par Allah, c'est par cette [justice] que les cieux et la terre subsistent" lorsqu'Abdullah ibn Rawaha qu'Allah l'agrée leur proposa de faire eux-mêmes l'estimation des récoltes s'ils doutaient de son impartialité.Rapporté par Abu Dawud, n°3410

Cette reconnaissance de l'équité musulmane par les anciens ennemis eux-mêmes témoignait de la transformation qu'apportait l'Islam dans les relations humaines. La justice n'était plus une notion relative dépendant de l'appartenance tribale, mais un principe absolu applicable à tous.

Le Prophète ﷺ réglementa également les relations entre musulmans et non-musulmans à Khaybar. Il interdit le mariage permanent entre musulmans et juifs sur ce territoire spécifique, tout en permettant les transactions commerciales et les interactions quotidiennes normales. Ces règles visaient à préserver l'identité islamique tout en permettant une coexistence pacifique.

Durant cette période, plusieurs habitants de Khaybar embrassèrent l'Islam, impressionnés par la noblesse du caractère du Prophète ﷺ et la justice de ses compagnons qu'Allah les agrée. Cette conversion volontaire, après la défaite militaire, témoignait de la force de l'exemple personnel du Messager d'Allah ﷻ.

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Le Retour Triomphal à Médine

Lorsque le Prophète Muhammad ﷺ et ses compagnons qu'Allah les agrée retournèrent à Médine, ce fut un retour triomphal. La nouvelle de la victoire de Khaybar les avait précédés, et les Médinois, en particulier ceux qui n'avaient pas participé à l'expédition, les accueillirent avec une joie immense.

Les femmes et les enfants sortirent pour saluer les vainqueurs. Les hymnes de louange à Allah ﷻ résonnaient dans les ruelles de Médine. Les jeunes garçons couraient aux côtés des chevaux, écoutant avec émerveillement les récits des combattants.

L'ambiance à Médine changea radicalement. La ville qui avait connu des années de privations et de menaces constantes goûtait enfin à la sécurité et à la prospérité. Les caravanes de Khaybar commencèrent à apporter régulièrement des dattes, de l'orge et d'autres produits, allégeant considérablement les difficultés économiques de la population.

Le Prophète ﷺ distribua généreusement les biens de Khaybar, veillant à ce que même les plus pauvres de Médine en bénéficient. Sa propre part, il la dépensa principalement pour les nécessités de sa famille et pour secourir les nécessiteux, conformément à son habitude de ne jamais accumuler de richesses personnelles.

Aïcha qu'Allah l'agrée rapporta : "La famille de Muhammad ﷺ ne s'est jamais rassasiée de pain d'orge pendant 3 nuits consécutifs jusqu'à ce qu'il quitte ce monde"Rapporté par Al-Bukhari, n°5416

Malgré les richesses de Khaybar, le Prophète ﷺ maintenait son mode de vie ascétique, préférant distribuer aux autres plutôt que de vivre dans l'opulence. Cette attitude établissait un modèle de leadership désintéressé qui contrastait radicalement avec les dirigeants de l'époque qui accumulaient les richesses pour eux-mêmes.

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💾 Ce qu’il faut retenir

  1. La bataille de Khaybar, en l'an 7 de l'Hégire, fut une victoire stratégique majeure qui élimina la dernière grande menace juive contre Médine et établit définitivement la puissance musulmane dans la région du Hijaz.

  2. Le Prophète Muhammad ﷺ démontra un génie tactique remarquable en utilisant l'effet de surprise, en isolant l'ennemi de ses alliés potentiels, et en prenant les forteresses méthodiquement les unes après les autres.

  3. Ali ibn Abi Talib qu'Allah l'agrée devint le héros légendaire de Khaybar après que le Prophète ﷺ lui confia l'étendard en déclarant : {*"Demain, je donnerai l'étendard à un homme qui aime Allah et Son Messager, et qu'Allah et Son Messager aiment"*}, accomplissant ensuite des exploits surhumains comme soulever la porte de la forteresse.

  4. Malgré les trahisons passées et la menace que représentaient les Juifs de Khaybar, le Prophète ﷺ fit preuve de magnanimité en acceptant leur reddition et en leur permettant de rester cultiver leurs terres moyennant la moitié de la récolte annuelle.

  5. La victoire de Khaybar transforma radicalement la situation économique de Médine, permettant aux musulmans de connaître enfin la prospérité après des années de privations, comme l'attesta Abdullah ibn Omar qu'Allah l'agrée : {*"Nous ne nous sommes rassasiés qu'après Khaybar"*}.

  6. Le Prophète ﷺ subit une tentative d'empoisonnement à Khaybar par une femme juive qui empoisonna un agneau rôti. Bien qu'il survécut initialement, les effets du poison le tourmentèrent jusqu'à sa mort, faisant de lui un martyr.

  7. L'expédition de Khaybar coïncida avec le retour béni de Ja'far ibn Abi Talib qu'Allah l'agrée et des musulmans exilés en Abyssinie, un événement qui combla de joie le Prophète ﷺ au point qu'il dit ne pas savoir de quoi se réjouir le plus.

  8. Le mariage du Prophète ﷺ avec Safiya bint Huyay qu'Allah l'agrée, noble captive de Khaybar qu'il affranchit, illustra la dimension diplomatique et humanitaire de l'Islam, transformant une ennemie vaincue en Mère des Croyants honorée.

  9. La justice et l'équité dans le partage du butin et l'administration de Khaybar furent si remarquables que les Juifs eux-mêmes reconnurent : {*"C'est par cette justice que les cieux et la terre subsistent"*}, témoignant de la supériorité morale de l'Islam.

  10. Khaybar établit des principes durables pour la coexistence entre musulmans et non-musulmans sous autorité islamique, créant un précédent pour le système de la dhimma qui caractériserait les futures conquêtes islamiques.

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